Faut-il tout dire au bureau ?

Dans l’assistanat, le proverbe « ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire » fait loi. Découvrez aujourd’hui pourquoi il est parfois utile de « tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ».

Méfiance est mère de sûreté

« Je n’ai jamais travaillé avec un patron aussi nul », confie Cécile assistante de direction, à Laure sa collègue de bureau. Elle critique sans cesse les décisions de leur manager et râle ouvertement sur sa façon de travailler. Ses reproches visent la tenue des dossiers, les consignes, les méthodes de travail. Rien ne trouve grâce à ses yeux. Même si Laure est une collègue de confiance, Cécile peut-elle garantir sa loyauté envers elle si l’occasion se présente ?

Antoine M., attaché de direction dans une société bordelaise, a, quant à lui, appris à ses dépens qu’il est préférable de rester discret sur sa vie privée. Habitué à raconter ses week-ends chargés, ses frasques diverses et ses soirées délirantes à qui voulait l’entendre, il s’est vu refuser une promotion sous un motif plutôt inhabituel. « Comprenez-nous, nous ne pouvons vous confier une telle responsabilité. Vous êtes une personne expansive, toujours en mouvement et sur les routes, prête à toutes les folies. Or, nous avons besoin ici d’une personne posée, calme et rigoureuse. » Bref, le parfait profil d’Antoine au bureau… Sans ses confidences déplacées, il n’aurait pas été « grillé ».

Faut-il tout dire au bureau - Sandra BL’intérêt prime sur la loyauté

Mais le silence n’est pas toujours conseillé pour autant. Engagée pour renforcer une équipe de quatre personnes, Sandra B., est devenue la petite main de ses trois collègues. « Très à l’aise en bureautique, j’ai conçu des dizaines de documents types, des matrices, des modes opératoires. Je guide, je conseille, je fais à la place de… Bref, je dirige l’équipe ! Mais, vu de l’extérieur, je reste la petite dernière du bureau, l’apprentie. Pire, mon manager ignore totalement ce que je fais et mon implication. » Peu habituée à se mettre en avant, elle souffre de la situation, mais ne dit rien, par loyauté envers les autres.

Fadia F., au contraire, a décidé de ne plus se taire : « À l’occasion du départ en retraite d’un collègue, et parce que mon manager voulait le remplacer, j’ai brisé le silence. Lors d’un rendez-vous, j’ai repris point par point tous les dossiers et démontré, preuves à l’appui, mon implication. Au final, le service a été restructuré et j’ai conservé les dossiers que je gérais déjà. Sans promotion, mais au moins on a reconnu la valeur de mon travail ».

Les murs ont des oreilles

Pascale R., assistante logistique junior dans l’import export est hyper organisée. Ses dossiers sont rangés, son plan de travail est impeccable. Mais à son grand désarroi, elle partage son bureau avec une collègue désordonnée.

Faut-il tout dire au bureauUn matin, Kevin explose et s’écrie : « Je ne comprends pas comment tu peux travailler au milieu d’un tel fouillis ! Le dossier Z est en plan sur le bureau depuis trois jours, les documents sont éparpillés… Cela ne m’étonnerait pas qu’il y ait des erreurs » ! Or, justement, son manager est en train de faire le point sur le marché en cours avec le client Z dans le bureau d’en face…et la porte est ouverte.

Sur un registre tout aussi dangereux, Andréa W., secrétaire générale a échangé des informations professionnelles avec un collègue alors qu’ils partageaient l’ascenseur avec un inconnu. Une fois arrivée à destination, la personne en question s’est révélée être le nouveau directeur administratif et financier. Quand Andréa lui fut présentée, un souvenir brûlant lui est revenu à l’esprit. Lors de son embauche, n’avait-on pas insisté sur son devoir de discrétion et de réserve ? • Elisabeth Durand-Mirtain

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Crédits photos : © LightFieldStudios Johnny Greig
Source ActivAssistante-N3 – Actualisation le 13-8-19