Management et décision, peut-on se la jouer « perso » ?
Quand il prend une décision, votre manager est-il français ascendant anglo-saxon, germanique ou français pure souche ? Découvrez son profil avec MPI executive-YouGov et l’analyse de Stéphane Mellinger pour corriger le tir avant de foncer droit dans le mur.
Une décision à prendre ? Trois managers français sur dix décident en solo !
En France, si 31 % des managers prennent leurs décisions en solo, 34 % consultent leur équipe en amont. En revanche, seulement deux équipes sur dix sont totalement impliquées dans la prise de décision.
Ce résultat est loin d’être neutre car, en décidant seul, le manager est jugé :
- moins courageux face aux difficultés,
- moins solidaire de ses équipes,
- et moins aptes à trouver des solutions.
Leadership et compétences techniques : des visions partagées selon le pays
En France, un manager doit en priorité être « un bon technicien » (17 %). Pour les Germaniques et les Anglo-Saxons, il doit avoir du leadership (46 et 48 % versus 19 % en France).
Mais en France, 45 % des salariés estiment qu’un manager doit savoir écouter. L’esprit collectif et le sens de l’organisation viennent ensuite (32 % et 30 %).
Les Français aiment-ils leur « boss » ?
À la question « Votre manager est-il incité (par sa direction) à prendre des initiatives au quotidien », 7 Français sur 10 répondent « oui » (versus 6 sur 10 en Allemagne et un peu moins de 5 au Royaume-Uni).
7 managers français sur 10 tentent toujours de trouver des solutions…
… mais certains sont bloqués par leur N+1
Dans tous les pays sondés, quand le (la) numéro 1 de l’entreprise prendre des décisions courageuses, son attitude se répercute sur l’ensemble de la chaîne de management, et inversement.
En France, 54 % des salariés estiment que leur dirigeant prend des décisions courageuses (versus 51 en Allemagne et 32 % au Royaume-Uni).
L’ANALYSE DE STÉPHANE MELLINGER, FONDATEUR DE MPI EXECUTIVE
« À l’heure où un salarié français sur cinq se dit désengagé, avec un coût réel pour l’économie, les entreprises doivent promouvoir des managers qui marchent sur les deux jambes de la décision : capables de montrer l’exemple par leur courage tout en faisant participer leurs équipes aux décisions.
Il est impératif – et urgent – pour les entreprises de détecter les managers qui ont des modes de décision solitaires, pour mieux les accompagner et les former. C’est un enjeu crucial pour la pérennité de l’entreprise. Il est tout aussi vital pour le top management d’instiller une culture de la prise de décision consultative (qui n’est pas pour autant 100 % collaborative), en donnant lui-même l’exemple.
Si le numéro 1 de l’entreprise concentre les pouvoirs et peine à écouter ses collaborateurs, il introduit de fait des pratiques néfastes qui vont se répercuter en cascade.
Ce second Baromètre MPI executive-YouGov souligne également les différences culturelles dans la perception du manager idéal. Les salariés français plébiscitent autant les compétences techniques que le leadership. Cela corrobore notre expérience « terrain » : en France plus qu’ailleurs, on nous demande avant tout des experts techniques pour des missions de management de transition. Au
Royaume-Uni, c’est l’inverse : les dirigeants n’hésitent pas à recruter des personnes qui viennent d’autres secteurs. L’important, c’est le contexte et les soft skills. »
A propos du baromètre
Pour sa deuxième édition, le Baromètre Décision MPI executive-YouGov a traversé les frontières avec un dispositif inédit par son ampleur : 3 319 salariés interrogés en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, pour comparer les modes de décisions et les qualités attendues des managers dans ces trois pays.
Visuels DR MPI You-Gov